Né en 1971 à Gothenburg (Suède)
Vit et travaille à Malmö (Suède)
Le parcours artistique d’Alexander Gutke débute en Suède à la fin des années 1990. À cette époque, il montre essentiellement son travail dans son pays d’origine. Il obtient un MA of Fine Art à l’académie d’art de Malmö en 2001 puis enchaîne les résidences de recherche et de production en Suède, en Finlande, en Turquie puis en France au Centre international des Récollets en 2007. Il faut attendre 2004 pour voir son travail présenté dans l’hexagone lors de l’exposition collective de jeunes artistes internationaux Rendez-vous au Musée d’art contemporain de Lyon. Depuis, son parcours s’est internationalisé et plusieurs expositions monographiques lui ont été consacrées, comme à Malmö Konsthall en 2012 et à la Kunsthalle Winterthur en Suisse en 2013.
Le commissaire et critique d’art Chris Sharp, curateur d’une autre monographie d’Alexander Gutke au Musée d’art contemporain de Détroit en 2009, qualifie sa démarche de « matérialisme mystique » car il voit dans le travail de l’artiste et dans ses différentes explorations de l’espace, de la lumière et du vide, « la suggestion d’une expérience transcendantale du regard, comme une allégorie du regard dans laquelle énormément est suggéré avec si peu. ». Effectivement, les sculptures, les peintures, les dessins, les films ou les projections vidéo d’Alexander Gutke sont toujours le fruit d’une recherche sur la capacité du regard – entendu comme la capacité d’un individu à appréhender une situation – à s’interroger sur ses propres conditions de possibilités. C’est ainsi qu’il s’intéresse aux outils producteurs et diffuseurs d’images (appareil photographique, caméra, projecteur diapositif, projecteur de film, et par extrapolation le système métrique et ses représentations) des outils-prothèses, qui prolongent le regard et lui permettent de s’exercer et d’appréhender le monde, de le représenter en quelque sorte. En ce sens, Alexander Gutke travaille sur les rapports entre une réalité et le processus de production de son image, une partie de ses œuvres examinent le fonctionnement technique de certains appareils de projection, dont il isole et souligne les constituants (câbles, bobines, lumière, mouvement rotatif). Dans une démarche d’auto-référencement, Alexander Gutke fait du médium l’outil et le processus, le moyen et la fin ; il démontre par exemple, que le projecteur peut générer du sens, sans le recours d’une image prélevée dans la réalité.